Notre position :
L'équipage est de retour en France
Mateo est resté à Nouméa
    
Dernière mise à jour : 13/06/2010

  Vous êtes ici --- > Destination Lagons > La mise à l´eau


 

La mise à l'eau

 

 


Antifouling, couche 1
Ce grand moment était attendu avec impatience, et fut repoussé plusieurs fois tant on avait du mal à évaluer ce qu'il restait à faire avant… Mais on voulait absolument naviguer pour nos vacances d'été avec le bateau, il a donc fallu mettre les bouchées doubles, et aussi se dire que certaines choses ne seraient faites qu'une fois sur l'eau, même si on savait que ce serait moins facile.
Les derniers jours on donc été consacrés à l'essentiel pour pouvoir naviguer: terminer les safrans et les dérives, passer l'antifouling, poser le minimum d'accastillage…

La date est donc repoussée une dernière fois au 18 juillet, Gérald, le patron du chantier Top-Loisir qui nous héberge, et qui doit effectuer le transport partant en vacances la semaine suivante.

La veille, il faut donc mettre le bateau sur remorque, ce qui se fait assez facilement pour un catamaran en glissant la remorque entre les 2 coques. Ensuite les choses se compliquent pour mettre en place les safrans: on ne peut le faire que par en dessous et les mèches mesurant plus de 2 mètres, il faut trouver un endroit adéquate: on finira par trouver un trou près de la sortie du chantier, et en levant chaque coque au maximum des vérins on réussit à glisser les safrans. Bien sur, au dernier moment il faudra ajuster les bagues car il y a quelques millimètres de trop sur l'une d'elles. Il est déjà plus de 21 heures et ce n'est pas fini: il reste à mettre en place le tube qui relie les 2 safrans, à les aligner, ce qui se fera vers minuit à la lueur des phares de voiture.

Le lendemain, après avoir dormi un peu (sur la remorque) il faut se lever à 5 heures: on n'a pas fait de demande officielle pour le transport et on doit faire les 3 kilomètres qui nous séparent de la cale de mise à l'eau très tôt pour ne pas avoir de circulation. Il faut dire que vu la largeur du bateau, il prends toute la route et même un peu plus.

On part donc en convoi: 2 voitures devant pour bloquer les 2 voies de circulation, une autre pour retirer les panneaux de signalisation gênants, le tracteur avec la remorque et le bateau, et une voiture balai qui remets les panneaux.

Malgré l'éclatement d'un pneu de la remorque en cours de route, on arrive à la cale une heure plus tard, et le bateau mis à l'eau dans la foulée: la remorque décrochée du tracteur est descendue dans l'eau et le bateau se met à flotter sans problème. La première angoisse est levée: il flotte, il n'y a pas de fuite et il est dans ses lignes.

Après avoir soufflé un peu, on a eu la visite de la gendarmerie maritime (le bateau n'est pas immatriculé encore et n'a donc pas le droit de naviguer), on démarre les moteurs (tiens, on a monté les commandes à l'envers et marche avant et arrière sont inversées, et puis le coude antisyphon tout neuf qui fuit!) et on emmène le bateau au ponton manutention du port de la Trinité, juste en face, pour le matage.


On "glisse" délicatement la remorque entre les coques

Un peu de gite ...

... pour installer les safrans

Et c'est parti pour le premier voyage

Ca sent la mer ...
A peine arrivés au ponton, le mat est amené par Gérald sur le quai: le grutier est un expert, et après avoir soulevé le mat à la verticale, il le dépose à quelques millimètres près sur le support de pied de mat. Deuxième angoisse, les câbles seront-ils à la bonne longueur, d'autant que sur l'étai il n'y a aucun réglage possible. Ouf ! Tout se passe parfaitement bien et le mat est en place rapidement.

Premières manœuvres de port ensuite pour aller faire le plein de gazole, et on se mets pour 2 jours au ponton visiteur pour finir les réglages, installer les voiles et surtout accueillir les copains qui viennent pour arroser ça.

Le premier arrosage à lieu au chantier Top Loisirs le samedi après midi, pour remercier toute l'équipe et les copains présents, accompagnés par la cornemuse de Fabrice. Le soir nous continuons sur le bateau, et à 18 à bord le bateau flotte encore bien. Cette soirée sera aussi l'occasion de baptiser Mateo, après avoir beaucoup discuté sur le meilleur endroit où casser la bouteille.

Ces 2 jours se passent pour nous comme sur un petit nuage, on ne réalise pas vraiment ce qui vient d'arriver.

Le dimanche on profite de la main d'œuvre présente pour finir quelques travaux et préparer le bateau pour l'amener à son port d'attache, Port-Blanc. Une petite virée de 12 milles faite au moteur sans autorisation officielle puisque les Affaires Maritimes n'ont pas encore voulu passer pour homologuer le bateau. Pour faire plus sérieux on se fait accompagner par Alain et son trimaran et sous un soleil magnifique on rentre dans le golfe du Morbihan. Un essai des voiles juste avant d'arriver pour voir ce que ça donne et Alain en profite pour prendre quelques photos.

La mise à l'eau s'est très bien passée, sans problème majeur, c'est déjà un bon point pour la suite.
C'est une page de notre vie qui se tourne et une nouvelle aventure qui commence et nous sommes impatients de tester le bateau lors de nos vacances 2 semaines plus tard (voir les nouvelles du bord).

 

 


... de très près

IL FLOTTE !!

Le mat

dans toute sa hauteur

L'étai est en place
Quelques réflexions en guise de conclusion après ce chantier:

Tout le monde nous le dit, 4 ans et demi pour construire un tel bateau ce n'est pas très long. Pourtant quand on s'est lancés, et d'après les discussions avec l'architecte qui prévoyait 3500 heures de boulot, en 2 ans ça aurait du être bouclé! En fait on doit plutôt dépasser les 5000 heures!
On se dit qu'on a eu de la chance d'aller au bout, ce n'est pas toujours le cas dans ce type d'aventure. Il y avait au départ une dose d'inconscience dans ce choix, pas très loin de la limite de nos moyens, techniques, physiques et financiers.

Il y a eu des moments difficiles, physiquement quand il faut passer une semaine dans la poussière à poncer, moralement lorsque le gros œuvre est terminé et que l'on réalise tout le boulot qu'il reste à faire , que l'on pense aux copains qui eux sont en train de naviguer ou que l'on se dit qu'avec ce qu'on a investi on aurait pu partir en vacances en avion pendant des années…

On a heureusement été soutenus par nos rêves de départ et de découverte, et notre envie de montrer autre chose à nos enfants, mais aussi par tous les copains et la famille qui sont venus mettre la main à la pâte pour nous aider. Et avec lesquels on a appris des tas de choses sur le tas avec des apports de compétences variées : menuiserie et composite, motorisation, électricité…

Et puis surtout on a vécu ce projet en famille depuis le début, en essayant de garder au mieux l'équilibre entre nos boulots, la vie avec les enfants, leurs activités, la vie associative et le chantier. Il a fallu souvent jongler pas mal entre tout ça, et les semaines étaient parfois bien courtes! On espère que les enfants n'ont pas trop souffert de passer toutes ces vacances au camping de la Ferme Fleurie à Locmariaquer….mais ça n'a pas l'air et ils garderons sans doute de bons souvenirs de ces moments passés à jouer au chantier avec Adrien.

En conclusion, construire un bateau de voyage c'est faisable, mais il faut vraiment être fou pour se lancer dans un tel boulot : soit ne pas pouvoir faire autrement financièrement, soit être très motivé et avoir beaucoup de temps ou bien être totalement inconscient!!! Et puis c'est toujours plus long, plus dur et plus cher que ce qu'on prévoit au départ.

Mais quel bonheur et quelle satisfaction quand on mets le bateau à l'eau et que l'on tire les premiers bords. Petit à petit on réalise ce qu'on a réussi et le plaisir que l'on va avoir à vivre autour du monde ensemble ensuite. On a très envie aussi d'en faire profiter les copains qui sont les bienvenus à bord, avant notre départ et lors de nos futures escales lointaines (voir la page le trajet et les escales).

 


Première montée au mat

Une voile... enfin

La fête ...

... et le baptème !

 N'oubliez pas de visiter la galerie photo spéciale "mise à l'eau".

    

Retour en haut de page    -    Retour à la page d´accueil

Nous contacter    -    Contacter le webmaster