|
Vu par Chrystèle
Il est environ 7h00 – 7h30 à bord de Mateo, le réveil se fait tout en douceur. Quel
jour est il ? Difficile à dire. En très peu de temps nous avons oublié les jours et les
dates. Heureusement que Joëlle tourne les pages du calendrier tous les jours, ou presque,
sans quoi nous serions complètement coupé du temps.
Il a encore plu cette nuit, juste pour nous rafraîchir et remplir les réservoirs
d’eau douce, mais la journée sera encore belle. Il fait déjà chaud sur le pont. Au
loin on voit Moorea et ses montagnes découpées qui tombent dans les eaux turquoises,
azurs ou émeraudes selon la lumière et les fonds.
Dominique est déjà debout et prépare le café avec en fond sonore Radio Polynésie. Joëlle
et les enfants émergent un peu plus tard, tout doucement pour prendre le petit déjeuner
face à un paysage toujours aussi magique et changeant où le bleu et le vert
dominent. Bleu et vert, deux couleurs qui à elles seules résument le voyage mais dont
la diversité et les nuances ne peuvent se résumer en quelques mots. Il faut les voir
changer au fil de la journée ou des mouillages.
Au loin passe une raie grise puis une raie léopard, parfois un requin....juste pour
agrémenter notre réveil et le petit déjeuner. Je crois qu’en 10 jours il n’y
a pas eu un matin sans une raie grise.
Radio Polynésie continue de nous accompagner, comme chaque matin. Entre deux chansons,
nous avons les nouvelles d’ici mais aussi les nouvelles de France, y compris la
météo... « risque de neige sur les Alpes, pluies verglaçantes... » ...... on sourit......
Ici la température est déjà proche de 30 et il n’est pas encore 9h.
Après un copieux petit déjeuner nous enfilons nos maillots de bain, les palmes, masque
et tuba et en route pour 1 à 2h de plongée parmi les patates de corail à la rencontre
des poissons multicolores.
Là, comment décrire les fonds sous marins, la variété des coraux, des poissons, des
couleurs mais surtout cette impression d’être hors du temps, hors de tout avec
pour seule activité celle de glisser entre deux eaux, de retenir sa respiration le
temps de rejoindre un banc de poissons sur le fond, dire bonjour à la murène qui sort
furtivement la tête de son trou ou au poisson clown dans son anémone.
Doucement, la tête et le corps pleins d’images et de sensations nous retournons
vers le bateau.
A bord les enfants doivent se mettre à leurs cours.....cela se fait rarement sans
plusieurs rappels à l’ordre mais les distractions sont si nombreuses.....
Pour les grands c’est soutien scolaire ou activités vaisselle, repas, lessive ou
farniente selon les moments, le temps ou les besoins du bord. Certains jours nous
partons aussi pour un autre mouillage pour 1 à 2 heures de navigation en dehors du
lagon.
Dans tous les cas, le cadre enchanteur laisse rêveur et la journée passe, tout en
douceur, au rythme du bateau, au rythme de l’eau.
Un petit tour à terre ? C’est parti, Dominique prépare l’annexe et
c’est visite du village ou ballade dans la forêt tropicale si riche et verte. Au
détour d’un chemin, nous rencontrons des plantations d’ananas, des papayers,
bananiers, pamplemousses et j’en passe, sans oublier le cocotier, omniprésent. Côté
fleurs c’est la même chose, le tiaré et les hibiscus bien sûr mais aussi de
nombreuses autres variétés toujours plus colorées et odorantes.
Début de soirée, Dominique se met aux fourneaux, Joëlle a déjà préparé le dessert dans
la journée.
La journée se finit comme elle a commencé, tout en douceur. Le soleil se couche et les
nuages se teintent de rouge. Tout est calme, paisible.
Autour d’un ti punch, et de sirop pour Sylvain et Florian, la journée
s’achève. Encore un lever de lune qui éclaire la mer et tout le monde rejoint sa
cabine.
Demain sera comme hier, comme aujourd’hui, une journée toute aussi douce et
pleine de magie et d’images toujours plus belles. Peut être un nouveau mouillage
encore plus enchanteur ? Ou alors encore une nuit de plus dans notre petit paradis ?
Ce ne sont que quelques mots et impressions d’une journée avec les Mateo en
Polynésie. Il faut le vivre, les mots à eux seuls ne peuvent résumer un tel voyage.
La seule chose à ajouter c’est un énorme merci à vous quatre, Dominique, Joëlle,
Florian et Sylvain pour nous avoir permis de vivre un petit bout de votre rêve. Merci
pour votre accueil et votre gentillesse et cette superbe expérience à vos côtés.
Vu par Olivier
Il est 9 heures du matin sur le quai de la marina Taina à Tahiti. Chrystèle et moi
venons de tester nos ponchos pour nous protéger de la pluie de Décembre en attendant
Mateo. Un plaisancier amarré tout près nous propose gentiment de s'abriter sur son
bateau, nous acceptons avec plaisir d'autant plus que l'averse redouble d'intensité. En
quelques mots il nous apprend qu'il est breton (de St Cast le Guildo) et qu'il a
délaissé depuis bien longtemps la "pluie bretonne" pour le climat polynésien à bord de
son voilier. Pendant ce temps, Mateo accoste au quai. Nous retrouvons alors toute la
famille sur le pont: Joëlle, Dominique et leurs enfants Florian et Sylvain. Moi qui ne
les connaissais qu'à travers leur récit du voyage et leurs photos sur le site Internet
je suis ravi de les rencontrer et de monter à bord. Nous allons vivre avec eux une bonne
dizaine de jours à bord de Mateo autour de l'île de Moorea.
Le temps de faire le plein de nourriture et de carburant pour quelques jours nous
quittons la marina en faisant route pour Moorea. Nous laissons derrière nous l'île
de Tahiti et ses sommets ennuagés pour une traversée sous le soleil. La mer, en
apparence bien calme, ne parvient pas à se faire oublier de mon estomac. Bien vite
les premiers bâillements si caractéristiques chez moi des prémices du mal de mer
apparaissent. Mais je résiste! Et je constate, presque rassuré de ne pas être le seul,
que Chrystèle n'est pas non plus au mieux de sa forme! Cependant, cela ne suffit pas à
altérer ma curiosité et de temps en temps je passe la tête par-dessus le roof pour
apercevoir Moorea. Ce n'est quand même pas un simple mal de mer qui va m'empêcher de
profiter d'un tel spectacle surtout après avoir parcouru tant de kilomètres depuis la
France! Heureusement, au passage de la passe de Viaire la présence des dauphins et la
splendeur des montagnes verdoyantes posées sur le lagon me fait bien vite oublier mon
estomac.
Nous naviguons dans les eaux transparentes et peu profondes du lagon jusqu'à une baie
où nous accueillent des raies devant le bateau. Nous mouillons dans ce petit paradis
dont seule la présence de quelques bungalows sur pilotis nous rappelle où nous sommes. A
peine l'ancre jetée les enfants et moi se mettons à l'eau pour se "rafraîchir". Beaucoup
de rigolade pour cette première baignade et de nombreux plongeons depuis le
bateau. Sylvain et Florian s'amusent de mes bombes qui font beaucoup de vagues, moi
aussi d'ailleurs. Un peu plus tard personne ne résiste à l'envie de chausser les
palmes et le masque pour une balade en apnée. Inutile de s'étendre sur la clarté de
l'eau, sa température et les nombreuses patates de coraux qui dessinent des labyrinthes
dans lesquels nous évoluons en suivant toutes sortes de poissons multicolores. De
retour au bateau les sourires se lisent sur le visage de Chrystèle et sur le mien comme
pour rappeler la satisfaction d'être vraiment arrivé au cœur de nos vacances. A
mon grand étonnement Sylvain et Florian sont tout autant excités que nous alors que
leurs précédentes escales dans des d'endroits tout aussi somptueux auraient pu laisser
croire à une certaine forme de lassitude. Il n'en est rien, leur regard est toujours
neuf. La fin de journée est proche et la préparation du repas commence. Pendant ce
temps les enfants découvrent les deux Dvd que Chrystèle et moi leur avons offert. Ils
sont visiblement ravis, ce qui me fait très plaisir. Aussitôt les négociations avec
leurs parents sont entamées pour décider du moment où ils pourront visionner les
films. Âpres discussions qui débouchent sur un compromis qui va devenir un grand
classique de la vie à bord: loisirs en échange de travail des cours du Cned. Et oui,
le voyage ne fait pas l'impasse sur l'école! Je me rends vite compte que la vie à bord
est souvent rythmée par les cours. Pour clore cette première journée Dominique nous
prépare un ti-punch que chacun apprécie lentement. Après le repas le sommeil me gagne
bien vite. Je rejoins ma cabine. Le séjour à bord de Mateo commençait bien !
Les jours qui suivront se dérouleront selon un emploi du temps bien établi. Tout d'abord
avec le petit déjeuner vers 7h30 avec vue sur le lagon en écoutant France Inter et ses
prévisions météo glaciales de la métropole! Puis vers 9 heures je chausse les palmes et
le masque avec Chrystèle pour la balade du matin parmi les poissons et les coraux dans
moins de 3 mètres de fond. Les enfants nous accompagnent la plupart du temps, évidemment
ils sont très à l'aise dans le milieu aquatique. Chaque mouillage nous permet de
découvrir des espèces de poissons et de coraux différents. Certains sites sont plus
riches que d'autres. Je remarque d'ailleurs que cela va crescendo depuis notre départ. De
plus, certaines rencontres semblent devenir routinières. En effet, chaque jour j'ai
rendez-vous avec une murène différente, cela devient vraiment ma spécialité! Parfois,
après quelques secondes d'observation autour d'une patate de corail sort l'un de ces
charmants spécimen sans doute agacé par le trop plein d'intérêt porté à ces polypes dont
elle a fait son repaire! La première fois peut surprendre, ensuite on s'y prépare, du
moins on essaye! D'autres rencontres auxquelles on est en droit de s'attendre dans un
lagon polynésien peuvent surprendre. Je pense notamment à la vision furtive d'un requin
à pointes noires probablement effarouché par ma présence puisque à ma vue il se détourna
dans le sens opposé de sa trajectoire initiale. Quelques secondes plus tard, un soudain
remous provoqué par un gros poisson à quelques mètres de Chrystèle et moi a suffit pour
nous inciter à rester groupés pendant nos plongées: la peur du requin?! La dernière
rencontre étonnante eu lieu en la présence de Joëlle et Chrystèle entre deux motu de
la pointe Ahuru. Nous étions en pleine contemplation sous marine quand Joëlle
m'interpelle et me dit "Olivier, regarde le gros poisson qui nage à côté de toi, il
est très grand!". En effet, en replongeant la tête sous l'eau j'aperçois un magnifique
poisson d'environ 1m20 qui n'est rien d'autre qu'un barracuda solitaire. La réputation
de ce poisson se rapprochant de celle des requins dans mon imaginaire je m'empressai de
prendre mes distances. Cela ne nous a pas empêché de rire quand Joëlle a su ce qu'était
le gros poisson en question. De retour au bateau, nous préparons le déjeuner, en général
une salade.
La seconde partie de la journée est soit consacrée à une nouvelle plongée
soit à une navigation vers un autre mouillage. Lors de notre arrêt dans la baie de
Opunohu nous en avons aussi profité pour descendre à terre faire une magnifique balade
par le Sentier des Ancêtres. Celui-ci nous a mené à travers les champs d'ananas et la
forêt le long d'un ruisseau jusqu'au belvédère. Le point de vue sur la baie de Cook,
le mont Rotui et la baie de Opunohu est magnifique depuis là-haut. En redescendant
vers le bateau nous fîmes un arrêt au stand de boissons fraîches du lycée agricole
où nous avons dégusté des jus de fruits frais à base d'ananas. Une rapide visite des
cultures du lycée nous a permis de découvrir de nombreuses plantes fleuries et d'arbres
portant des fruits. Comme souvent l'après-midi est consacré aux activités scolaires des
enfants. Cette activité pourrait à elle seule faire l'objet d'un chapitre entier tant
il y aurait à raconter de petites scènes sur le sujet. En effet, la motivation pour se
mettre au travail n'est pas toujours au rendez-vous et les enfants sont souvent à la
recherche de stratagèmes plus ou moins subtils pour retarder le plus possible le début
de la leçon. Parfois il s'agit d'un cahier d'histoire introuvable à bord, parfois c'est
un stylo qui s'est volatilisé dans le carré ou encore un retard dû à une autre activité
en cours "de plus grande importance" comme un dernier plongeon, le dernier étant
souvent l'avant-avant-avant-avant dernier! Et quand le cours débute, souvent avec l'aide
de Joëlle et Dominique, tout est prétexte à la déconcentration: une chamaillerie entre
frères pour un pied qui touche le cahier de l'autre ou une raie qui passe sous le
bateau. Il faut bien avouer que travailler dans un tel environnement où tout peut
être prétexte aux loisirs n'est pas si simple surtout lorsque Chrystèle et moi partons
pour notre deuxième plongée de la journée en les laissant à leur travail.
Lorsque la nuit tombe vers 18h30 Dominique s'affaire à la préparation du ti-punch ou
du punch coco. Puis, en fonction du nombre de moustiques présents dans les parages et
de la température nous dînons soit dans le carré soit à l'extérieur. Ainsi nous
goûtons aux spécialités du bord comme le poulet coco de Dominique, le yaourt de
Joëlle, le poe banane de Chrystèle. L'après repas est souvent consacré au visionnage
des photos du voyage ou au visionnage des Dvd que nous avons apporté mais, une chose
est certaine, personne ne veille bien tard et chacun rejoint bien vite sa couchette
pour un sommeil réparateur.
Alors, prêts pour une journée à bord de Mateo ?
|