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Dernière mise à jour : 13/06/2010

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La pêche : restera-t-il du poisson dans la mer?

 

 

 

On estime à 65 millions de tonnes la quantité de poissons pêchés par an par les pêches commerciales dans le monde.
Mais la pêche a aussi une importance en tant que source de protéine pour de nombreux pays dont les populations n’ont pas les moyens d’acheter de la viande. Une part de la pêche est donc consommée directement par les hommes, surtout dans les pays pauvres. Beaucoup de ces pays ont des côtes importantes ou sont carrément des îles dans des milieux tropicaux.

Les captures n’ont fait qu’augmenter depuis le début du siècle, du fait des progrès technologiques (passage de la voile au moteur, et évolution des engins de pêche toujours plus efficaces et de taille plus importante, possibilité de pêcher dans des zones auparavant inaccessibles). Cependant, depuis quelques années, on assiste à une stabilisation voire à une diminution des captures qui traduit la raréfaction des ressources en général. On déploie plus de moyens et finalement on pêche encore moins qu’avant. Pour une majorité d’espèces européennes, un poisson a en gros une chance sur deux de se faire capturer avant d’atteindre l’âge de se reproduire, et en un an, il a 4 fois plus de chance d’être capturé que de mourir de mort naturelle. Certaines pêches ne capturent que des jeunes poissons.

L’effet de la pêche sur les poissons dépend des espèces qui sont recherchées. Les espèces les plus recherchées disparaissent quasiment, comme par ex. la daurade royale en Bretagne. Ou bien, on trouve plus que des petits individus, car la pêche prélève les plus gros en premier. Ainsi, au fil des années disparaissent les espèces les plus appréciées, qui sont peu à peu remplacées, dans la nature comme dans les captures, par des espèces qui n’étaient pas consommées avant. Ces espèces sont en général plus petites et moins « nobles », par ex. on trouve désormais sur les étals le grondin, le merlan, la plie, et de petits merlus et de petites soles, alors qu’avant on voyait de grosses soles, merlus, des turbots, etc…

Afin de valoriser les espèces restantes qui sont en général à peine comestibles (par ex. chinchard, merlan bleu), des pêches dites minotières se sont développées surtout dans les régions tempérées. Elles capturent de grandes quantités de poissons qui sont transformés en farine pour l’alimentation animale. Les protéines sont ainsi détournées de l’alimentation humaine vers la nourriture d’animaux pas nécessairement carnivores.

La marchandisation de la pêche se traduit aussi par une sélection parmi les captures des espèces qui sont rentables à débarquer. Dans certaines pêcheries, une grande proportion de la capture est rejetée à la mer, par ex. dans les pêcheries de crevette. Ces poissons et ces crustacés meurent alors sans être consommés. Ils ne bénéficient qu’aux animaux nécrophages qui vivent au fond de la mer. On estime qu’environ 30% de la capture mondiale est rejetée.

La pêche a aussi des effets indirects sur les poissons et sur les écosystèmes marins. En effet, les engins de pêche peuvent endommager l’habitat des poissons et des autres animaux marins (crustacés, mais aussi les coraux, les éponges, etc…). Ces dégradations entraînent une survie moindre des jeunes alevins et des larves et la reproduction peut aussi être affectée. Ces effets sont principalement dus aux engins traînés (chaluts, dragues) et dans une moindre mesure aux engins perdus en mer par les pêcheurs qui les abandonnent au fond de la mer, et continuent à piéger des animaux.

Au final, les écosystèmes marins sont profondément modifiés par la pêche, y compris les espèces qui ne sont pas exploitées.

On soupçonne aussi de plus en plus la pollution, et en particulier les résidus hormonaux qui ont des effets sur la reproduction et sur le ratio males/femelles, d’être responsables dans certains estuaires, comme celui de la Seine, de modifications de l’équilibre des stocks de poissons.

 

La plupart des nations ont pris conscience des problèmes de surexploitation des ressources en poisson. Une mesure nécessaire est de réduire la quantité de pêche globale, soit en limitant le nombre de bateaux, soit en réduisant leur activité, soit leur interdisant certaines zones. Cependant, la pêche est souvent l’objet de tractations économiques (échange de droits de pêche contre autres produits commerciaux par ex. agricoles) qui sont malheureusement prioritaires par rapport au souci d’une exploitation durable.

Notre rôle de consommateur est important dans cette évolution des pêches : en refusant d’acheter des poissons trop petits et qui n’ont pas eu le temps de se reproduire, en n’achetant pas uniquement des espèces nobles mais aussi des espèces moins recherchées, nous pouvons avoir une action sur l’évolution des stocks.

 

 

 

Sites à consulter:

- http://www.ifremer.fr/drvrhlr/programmes/gvp_gerez1.htm
- http://www.france.attac.org/a1355


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