Dès qu’on parle de pollution marine, on pense d'abord aux naufrages de pétroliers qui régulièrement viennent salir nos cotes, tuer des oiseaux marins et les animaux qui vivent sur le rivage. Depuis quelques dizaines d’années, ce sont des milliers de tonnes de pétrole qui se répandent ainsi sur les plages et les rochers, en détruisant la faune et la flore parfois pendant des années, en perturbant les activités des pêcheurs et la vie économique de régions entières.

Mais si les marées noires comme celle de l'Erika et du Prestige sont des drames, il faut aussi les comparer à ce qui est déversé comme pétrole jour après jour dans les mers.
On estime à six millions de tonnes par an la quantité totale d'hydrocarbures introduite dans les océans par l'activité humaine ce qui constitue une cause majeure de la pollution des océans.
Le cinquième de la production de pétrole au monde provient de l'exploitation des gisements en mer, et fréquemment des incidents et des accidents surviennent pendant l'extraction des hydrocarbures.
Une autre part très importante de cette pollution est provoquée par le dégazage en mer de pétroliers qui préfèrent courir le risque d'être pris en flagrant délit, et d'en payer les frais, plutôt que d'acquitter une taxe complémentaire permettant d'utiliser des installations portuaires prévues à cet effet.

Une étude de l'OMI estime en effet que chaque année ce sont deux millions de tonnes de pétrole brut ou de produits dérivés qui sont ainsi déversés. Un rapport parlementaire, rendu public en juillet 2000, chiffre à 600 000 tonnes les hydrocarbures rejetés en mer sur les côtes de la seule Méditerranée, soit l'équivalent d'un Erika par semaine. Un autre rapport de l'Assemblée Nationale évalue à 150 le nombre de rejets volontaires par an sur nos côtes.

En France, les dégazages et déballastages réalisés en mer représentent chaque année l'équivalent de 10 fois la marée noire de l'Erika. Les nappes forment une très fine couche et peuvent s'étendre sur plusieurs kilomètres. Celles qui sont rabattues sur les côtes affectent directement les espèces qui vivent dans la zone battue par les vagues, les algues ou encore les oiseaux marins, sans oublier les nombreuses boulettes que l'on retrouve collées à nos pieds lorsqu'on se promène sur la plage.
Contrairement à la marée noire qui, mis à part le facteur négligence, est un phénomène accidentel, le dégazage sauvage est un acte volontaire et illégal.
Mais, dans les deux cas, le souci d'économie en est à l'origine, car une amende de temps à autre coûte moins cher qu'un nettoyage au port.
Du fait de l'insuffisance des moyens de contrôles (nombre d'inspecteurs, amendes dérisoires), du manque d'installations adéquates (même en France tous les ports ne sont pas équipés) et aussi de la complexité des relations entre les entreprises de transport de produits pétroliers, à peine 1% des pollueurs sont condamnés, ce qui les encourage à continuer !
Les solutions existent: il faut équiper au plus vite tous les ports, augmenter surveillance et sanctions, en particulier que les amendes coûtent plus cher que l'utilisation des services de nettoyage dans un port.

Sites à consulter:

- http://www.le-cedre.fr/
- http://www.polmar.com/
- http://www.mareenoire.info/
- http://www.suivi-erika.info/index.php


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